L’exploitation familiale d’horticulture est à taille humaine et le secret de sa longévité consiste à avoir toujours privilégié la qualité plutôt que la quantité.
Tout d’abord quelques explications en préambule.
C’est en 1825 que la société d’horticulture royale est crée (Charles X Roi de France). Jusque-là, le jardinage n’était développé que dans les châteaux.
Horticulture vient du latin « hortus » qui signifiait jardin. C’est en 1850 que l’horticulture et le métier d’horticulteur devinrent concrets.
L’horticulteur était celui qui, par ses connaissances cultivait, créait et entretenait les jardins.
En conclusion à ce préambule, il faut savoir que l’horticulture est une branche de l’agriculture et composée de quatre spécialités : la floriculture, le maraîchage, l’arboriculture ornementale et fruitière et enfin l’art des jardins.
C’est vers 1840 que la famille RESSEGUIER est installée sur les bords de l’Aveyron à Grimal, commune de Cayrac et près d’Albias où sont cultivés essentiellement des légumes. La famille décida, grâce à une opportunité d’acquérir une petite propriété avec maison d’habitation, dépendances et quelques parcelles de terre au lieu-dit « Les graves », commune de Bioule.
Ils développèrent la culture potagère et quelques plants de fleurs qu’ils vendaient au marché de Caussade et Nègrepelisse. C’est aux Graves que naquirent les deux filles RESSEGUIER : Catherine et Anna un peu plus tard en 1857.
En 1875 Anna épousa Jacques Causse, jardinier dans une maison bourgeoise où il cultivait fleurs, légumes, fruitiers et entretenait le parc. On pouvait lui attribuer le titre d’horticulteur. Anna, comme la coutume l’exigeait, apporta une dote pour son mariage : terre, habitation, trousseau, numéraire. La femme était déclarée sans profession et l’époux devenait le chef d’exploitation. Petit à petit, l’horticulture se développa et plus particulièrement le maraîchage, les plantes aromatiques et condimentaires et quelques fleurs. Ils équipèrent la ferme de l’eau courante grâce à un réservoir château d’eau que l’on peut encore apercevoir. Cela permettait l’irrigation de l’eau du puits dans la maison et les cultures.
Jacques Causse et Anna ont eu 5 enfants :
· Antonin, né en 1877, fit de grandes et brillantes études. Il venait régulièrement aux Graves, était passionné par le métier de ses parents et souhaitait qu’ils développent la floriculture.
· Albert, né en 1883 ainsi que son frère Elie, né en 1893 sont également devenus horticulteurs
· Esther, née en 1902 et décédée aux Graves en 1922
· Eglantine, née en 1900, eut son certificat d’étude à l’âge de 12 ans et placée dans une maison bourgeoise.
Quelques mois après, en août 1913, Jacques Causse, le père décède dans un accident de voiture (calèche) en rentrant du marché de Montclar de Quercy. Son épouse Anna, propriétaire de l’exploitation continue la production agricole avec les 2 enfants mineurs, Elie et Eglantine.
En 1923, Eglantine épouse Ferdinand Gabens, ouvrier agricole. Grâce à sa dote, ils achètent quelques terres aux Saulous pour agrandir l’exploitation.
En 1932, c’est la naissance de Monique qui quittera l’école sans avoir passé son certificat d’études car sa maman Eglantine est enceinte et a la charge de sa mère Anna depuis plus de 3 ans jusqu’à sa mort en 1944.
En novembre 1937, Anna Causse, veuve, réunit ses enfants et décide de faire une donation-partage. La particularité de cette donation c’est qu’elle est en faveur d’Eglantine pour 7/16 et 9/16 pour les 3 frères. Tous acceptent cette décision car Eglantine aura la charge de s’occuper de sa mère jusqu’à son décès. Elle devint donc propriétaire et Ferdinand son époux, comme la coutume l’exigeait, prend le titre d’horticulteur.
Suite aux conseils de son frère Antonin, ils développent l’horticulture florale et maraîchère. Ils construirent la première petite serre en 1938 qui leur permit de réaliser des semis précoces et la multiplication de plants de fleurs. Au fur et à mesure des années, ils bâtirent des serres chauffées par un système de chauffage central « thermosiphon ». Monique s’investit tout particulièrement ; elle adore les marchés et c’est souvent plus de 10 heures de travail par jour, par tous les temps. C’est devenu les établissements « Gabens Horticulture ».
En mars 1945, Monique a un petit frère, Claude. Le pays est en reconstruction et le travail ne manque pas. En 1952, Monique épouse Yvan Marty, ouvrier agricole qui entre dans l’exploitation. Autodidacte, il participe grandement et ingénieusement au développement de l’entreprise. Très adroit manuellement, il construit des serres, une nouvelle chaufferie et tous les moyens pour faciliter le travail.
En 1956, il faut affronter un hiver terrible. Durant le mois de février, la température a été négative en dessous de -22 degrés. A cette époque, Claude, le frère de Monique aidait son père et son beau-frère en se levant 2 fois par nuit pour charger les chaudières de charbon.
En 1963, Ferdinand décéda. Eglantine, toujours propriétaire, attendit la majorité de son fils pour proposer une donation-partage. L’exploitation appartient désormais à Monique. Claude qui a fait des études de dessinateur paysagiste était employé dans un bureau d’études à Châteauroux. Ainsi, l’entreprise « Gabens » était devenue « Marty-Gabens ».
Ils ont développé la culture florale de façon magistrale en limitant le maraîchage aux plants de légumes.
En 1953, Monique et Yvan eurent leur 1er enfant, Alain, passionné par ce métier dès son plus jeune âge. En 1956, Christine est née.
Il faut souligner l’importance des femmes, propriétaires de l’entreprise au fil des générations et les changements de noms liés aux mariages successifs.
Après une formation horticole, Alain reste aux Graves. Il faut dire que dans les années 60, il n’y avait pas école le jeudi. Alain se levait tôt pour suivre son père Yvan au marché de Villefranche de Rouergue, dans l’Aveyron. Ne travaillant pas trop à l’école, son chemin était tout destiné, l’horticulture. Il est parti se former à Angoulème, pour passer un BEP horticole par correspondance. Une fois le diplôme obtenu, il est reparti sur l’entreprise familiale. Il a fait évoluer l’entreprise à sa façon, construit plusieurs serres en verres et plastiques, afin d’augmenter la production et surtout améliorer les conditions de travail.
Michael, son fils, le rejoint en 1994, ainsi que le frère de Brigitte, Jean François, qui, au départ, faisait des saisons, puis intègre l’équipe en 2001.
Enfin, après plusieurs apparitions saisonnières, Magaly, fille d’Alain et Brigitte, intègre l’entreprise.
L’amour des plantes depuis plusieurs générations
Il faut souligner l’importance des femmes, propriétaires de l’entreprise au fil des générations et les changements de noms liés aux mariages successifs.